• XXX (...)

    Les longues nuits d’hiver, je les aime tant. On m’a d’ailleurs toujours trouvé étrange pour cela, après tout, n’est-ce pas pour la plupart des gens une période pendant laquelle il fait bon rentrer chez soi, se glisser sous quelques couvertures ou se réchauffer au coin du feu ? Je ne nierais pas le confort de ces activités là. Mais je leurs préfère l’exercice, l’exercice d’une autre formes de confort. Courir dans le sable sur la plage la nuit, en forêt. Un extraterrestre disent certains, moi je me plais plutôt à ne pas me définir, ce n’est pas ma faute si je suis tombé amoureux de toutes ces vaguelettes de sable parsemé d’épine de pins qui ondulent entre troncs et joncs dans nos landes… Souvent je me suis ainsi échappé nuit, jour, après-midi pour aller explorer les dunes, les landes, les forets alentours, glisser la main dans les bruyères, caresser l’écorce des pins, je me suis éloigné des villages alentours. C’est comme cela aussi qu’un soir j’ai rencontré la lune : un chute sur une racine, le gout du sable dans ma bouche, un mouvement de recul et je me retrouvais face au ciel, loin, bien loin de la pollution lumineuse de Paris, loin de la ville tout court.  Et, pourtant si proche, qui n’a jamais rêvasser devant ces jolies maisons du bord de mer ?
    A 12 ans, j’ai commencé la voile, je m’amusais beaucoup, je sortais la nuit en cachette la nuit, l’île aux oiseaux,  les maisons sur pilotis, les bancs de sable perdu au milieu de l’eau, et le jeu des reflets de lune sur l’eau. L’air marin, lui aussi, dans sa vivifiante fraicheur. C’était lui qui le jour nous envoyait les effluves d’huitres, de poisson, de grillades, ou des jolies baies d’arbousiers bien mûres -ah quelle délicate odeur- combiné au parfum lointain des mimosas et au senteurs de pins.
    Les aiguilles d'ailleurs qui comme autant de stores ajourés laissant traverser quelques rayons à travers leurs immenses parasols, et les écureuil qui parfois, s'amusait tout content à nous envoyer des pommes de pins en nous regardant courir le long de ces routes qui montent et qui descendent, véhiculaient aussi ces longs effluves. Les voisins d'en face, trois garçons, leur plateau de jeu d'échec et nos premières parties, les balades à vélos sur les piste cyclable parcourues par les renards, les observations d'oiseaux ... tout un tas d'instants... Patachou, les jolis gâteaux, le four qui ne fonctionnait plus beaucoup, Anita et Freddie les voisins du dessus, les chenilles processionnaires, la vieille maison de mon grand père, Christian, les maison, grille blanche au nouveau locataire chaque année, et la dernière réaménagée où l'on devait incessamment venir nous chercher, crapauds, marelles, phasmes et sauterelles....

    Tout ce qui rythmait la vie allées des écureuils …


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