• La théorie des nuages- Stéphane Audeguy

    Titre : La théorie des nuages 

    auteur : Stéphane Audeguy

    La théorie des nuages- Stéphane Audeguy

     source de l'image :  amazon.com

    Quatrième de couverture :

    "Il est question de nuages et Virginie Latour commence à comprendre. Elle comprend qu'au début du dix-neuvième siècle quelques hommes anonymes et muets, disséminés dans toute l'Europe, ont levé les yeux vers le ciel. Ils ont regardé les nuages avec attention avec respect même ; et, avec une sorte de piété tranquille, ils les ont aimés. " Akira Kumo est un couturier japonais. Il collectionne les livres consacrés aux nuages. Pour classer sa bibliothèque, il engage Virginir Latour, une jeune femme, à qui il raconte des histoires de chasseurs de nuages. Celle de Luke Howard qui inventa leur noms, celle de Richard Abercrombie qui fit le tour du monde pour voir si ils étaient partout identiques, d'autres encore, aussi surprenantes que le jeu des nuées.

     

    Après n'avoir rien lu d'autre que la quatrième de couverture de cet ouvrage vous devez surement vous dire que j'ai vraiment un grain avec le ciel, et vous n'avez peu être pas completement tort, mais laissez moi vous montrez qu'au delà du fait qu'il traite du ciel, ce livre est une petite pépite de la littérature française et que, si vous l'avez déjà, entreposé quelque part dans votre bibliothèque, ou celle de vos parents, ou celle de vos grand-parents (voire peut-être celle de vos arrière-grand-parents) sans jamais avoir osé l'ouvrir, il serait formidable de tenter l'expérience !

    Déjà, vous n'avez peut-être jamais entendu parler de Stéphane Audeguy ! Stéphane Audeguy est un artiste pluridisciplinaire qui a commencé sa carrière créatrice dans le monde du cinéma, en régie, puis derrière un banc de montage, et qui, aujourd'hui, enseigne  au quotidien l'histoire du cinéma et des arts dans un établissement des Hauts-de-Seine. Cet ouvrage, La théorie des nuages, est son premier roman, et a paru en 2005.

    De manière très formelle et physique, abordons quelques détails pratiques nécessaires : mon édition au format poche trouvable ici dans la collection folio de l'éditeur Gallimard (qui fait 10,8 cm de large pour 17,8 cm de long) présente 336 pages de texte. De plus, son poid léger d'environ 200 grammes vous permet de l'emporter vraiment partout. Disponible au prix de 8,30 euros, cet ouvrage est donc relativement abordable.

    Maintenant entrons enfin dans le vif du sujet : Suis-je le seul a être fortement intrigué par ce titre ? En tout cas c'est ce qui m'a motivé à sortir ce livre oublié de ma bibliothèque et à franchir la première page. J'ai découvert une écriture tout à fait particulière, d'ailleurs récompensée lors de la première édition du Prix du Style en 2005, déscriptive, impersonnelle mais pas completement, capable de faire écho à celles de Georges Bataille et de Kazuo Ishiguro. En effet ce texte fait particulièrement usage de la troisième personne ce qui installe une sorte de distance entre lecteur et personnage, renforcée notamment par la carence d'informations sur Virginie Latour. Ce récit magistral lie à la fois l'histoire des sciences et celle des souvenirs du couturier japonais. A travers un jeu narratif, on découvre les histoires de personnages historiques qui ont rythmé l'avancée scientifique de cette Théorie des nuages : d'abord celle de Luke Howard qui nomma les nuages, puis celle de Richard Abercrombie et de son très fameux et recherché protocole, mais aussi celle de Goethe ou celle du peintre Carmichael; qui font elles-même écho aux souvenirs d'Akira Kumo, placés sous le symbole néfaste du nuage atomique d'Hiroshima ou des fours crématoires. Cependant, entres ces étranges lubies, ces souvenirs cachés, certains passage parfois plutôt crus peuvent déplaire, notamment tout ceux qui traitent de la sexualité d'Akira Kumo ou de Virginie Latour, et l'utilisation d'un vocabulaire précis pourra contraindre à l'emploi du dictionnaire pour certains passages.

    J'ai trouvé ce roman, qui a obtenu le Prix Maurice-Genevoix de l'académie française en 2005, tout à fait rafraichissant et érudit de par sa vision de la science et des nuages. Dans ce texte, ils deviennent à la fois une allégorie de la vie et du temps qui passe, symboles liés à la religion comme à la déshumanisation, associés parallèllement à la structure du cerveau et de la pensée humaine, et sont donc bel et bien placés au centre de cet ouvrage réflexif, somme toute aussi dense qu'un nuage. Je suis resté fasciné par ce livre. En espérant vous avoir donné envie de le parcourir, bonne lecture et joyeux Halloween !


  • Commentaires

    1
    Mardi 13 Novembre 2018 à 11:54

    cette petite description donne envie de le lire

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