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Improvisation poétique - à partir de Joseph Vernet
La tour sonnait la huitième Heure.
Les hommes ramaient avec vigueur.
La jeune fille penchée de sa fenêtre,
Observait de loin, dans l'ombre,
A l'assaut de rivages sombres,
Où parfois l'on voit des êtres,
Les fées de la brume dévoiler leurs limbes
Au dessus des eaux.
Non loin des bateaux,
Guidés par l'empereur et sa nimbe,
Et sur la terre, auprès du feu,
Là où sanglotent les femmes,
S'élève des chant langoureux
D'amour et de drame
Leurs espoirs brulés
Elle laisse partir au large
Leurs amants embarqués
Sous le dernier rayon du soleil
a travers les nuages qu'il balaye.
Peut être feront-ils naufrage
Ou alors affronteront tempêtes et orages ?
Priant un dieu d'un adieu touchant,
Enveloppés d'ombres au couchant,
Afin de revoir leurs femmes et leurs filles
Sans que celles-ci aient besoin de passer sous la faucille
Les hommes partent en mer,
Les femmes meurent sur terre .
Et la jeune fille ferme ses yeux
Le menton sur son balcon
Déjà avalées par les lieux
Recouvertes des mains de charbon
attirée vers le sommeil formel
au dessus de la falaise, dans le phare, sentinelle .
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Commentaires
J'ai vu ce tableau au Louvre ! Enfin, ce n'était peut-être pas exactement lui, mais un tableau qui lui ressemble, avec la mer, de nuit, parcourue de bateaux, la lune lumière de la scène, la brume et le point chaud d'un feu... On a écouté ce que Diderot en avait dit, il nous plongeait dans l'ambiance du tableau et c'était beau, voilà x)
De même, tu arrives à nous embarquer dans le tableau, à animer un à un ses différents points, à leur donner une forme d'ampleur dramatique (Là où sanglotent les femmes / S'élève des chant langoureux / D'amour et de drame...) J'aime ça ! L'ekphrasis est un exercice vraiment intéressant *-*
Par contre attention à la typo, tu as mis des espaces avant des points ;)