• Insomnie

    Un petit texte que j'ai imaginé lorsque je n'arrivais pas à dormir.
    "Elle", ce n'est pas moi. C'est quelqu'un que j'ai inventé. Voilà.
    Bonne lecture ;-)

    La nuit est noire.
    Elle est allongée sur son lit, les yeux sur le plafond, la tête dans la galaxie.
    Elle est invisible au sommeil. Le marchand de sable ne parvient pas à la vaincre. Le trésor de Morphée glisse sur ses paupières comme une goutte de rosée sur une feuille. Et il n'existe plus. N'a jamais existé.
    Les oreilles grandes ouvertes, elle voit les rayons de lune zigzaguer dans sa chambre, labyrinthe obscur aux jeux d'ombre et de lumière.
     Les yeux grands ouverts, elle entend le bruit des conversations, le soupir paisible de la nuit. Le claquement d'une porte, quelque part dans la rue. Le bourdonnement sourd d'une moto, loin, très loin. La pulsation régulière d'une musique mise à fond, indiquant que les voisins font la fête.
    La fête. Elle a soudain envie de se lever, d'enfiler ses vêtements posés au pied de son lit, de quitter doucement la maison. D'aller se déhancher toute la nuit, danser jusqu'à ce que son corps crie grâce, que la sueur la noit, que ses yeux se ferment, que ses muscles crient pitié...
    Elle soupire. Se retourne. Se colle contre le mur qui n'est pas froid, qui n'arrive pas à atténuer son irrépressible envie de bouger. Son regard parcourt les angles brumeux des murs, ignore le réveil qui, posé sur la commode, affiche une heure qu'elle n'a pas envie de savoir...
    Se braque immédiatement sur la porte qui vient de s'ouvrir, pour laisser entrer sa mère.
    Celle qui vient d'arriver s’assied sur le lit de celle qui est censée dormir, s'étonne que ce ne soit pas encore le cas. Sa fille lui répond que ce sont ses pensées qui l'empêche de dormir. Qu'elles fourmillent, fourmillent par milliers.
    Sa mère entreprend alors de lui expliquer qu'elle doit "faire le vide", "ne plus penser". Et elle repart, comme un rêve. Comme une ombre.
    Une fois seule, elle essaie de faire le vide. De ne plus penser.
    Elle se heurte à un mur. Un mur d'envies, de faiblesse et de force, un mur de rire et de larmes, de souvenirs et d'oubli.
    Bâillement.
    Bâillement ?
    Est-ce bien elle qui vient de bailler ?
    Nouveau bâillement, qui semble lui assurer que c'est bien elle.
    Elle se retourne une dernière fois. S'étonne de sentir la fatigue remonter en une chape qui achève de la déstabiliser. Une chape immense.
    Elle l'englobe, ne fait plus qu'une avec elle.
    Elle ravage le mur. Il n'existe plus. Il n'a jamais existé.
    Puis... plus rien.
    Elle s'est endormie. Enfin.


  • Commentaires

    1
    Lundi 24 Août 2015 à 14:21

    :D très beau texte, je le trouve mignon et bien écrit ♥

    2
    Lundi 24 Août 2015 à 15:32

    Mici bôcoup *-*

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    3
    Lundi 24 Août 2015 à 16:05

    De rien ^^

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