• Titre : Tristes Tropiques
    Auteur: Claude Lévi-Strauss

    Tristes Tropiques - Claude Lévi-Strauss

    source de l'image : amazon.com

     

     Quatrième de couverture :

    Pourquoi et comment devient-on ethnologue ? Comment les aventures et les recherches du savant s'intègrent-elles et forment-elles l'éxperience propre à l'ethnologue ? C'est à ces questions que l'auteur, philosophe et moraliste autant qu'éthnographe, s'est efforcé de répondre en confrontant ses souvenirs parfois anciens et se rapportant aussi bien à l'Asie qu'à l'Amérique. Plus encore qu'un livre de voyage, il s'agit cette fois d'un livre sur le voyage. Sans renoncer aux détails pittoresques offerts par les société indigènes du brésil central, dont il a partagé l'existence et qui comptent parmi les plus primitives du globe, l'auteur entreprend, au cours d'une autobiographie intellectuelle, de situer celle-ci dans une perpective plus vaste : rapport entre l'Ancien et le Nouveau Monde ; place de l'homme dans la nature ; sens de la civilisation et du progrès. Claude de Lévi-Strauss souhaite ainsi renouer avec la tradition du "voyage philosophique" illustrée par la littérature depuis le XVIe siècle jusqu'au milieu du XIXe siècle, c'est à dire avant qu'une austérité scientifique mal comprise d'une part, le goût impudique du sensationnel de l'autre n'aient fait oublier qu'on court le monde, d'abord, à la recherche de soi.

     

    A-t-on encore besoin de présenter Claude Lévi-Strauss aujourd'hui ? Cet académicien français à la renomée internationnale décédé en 2009, est un des père de l'ethnonologie moderne et une des figures emblématique du structuralisme avec notamment l'élaboration et la théorisation d'un méthode nouvelle : l'anthropologie structurale, qu'il applique dans Les structures élémentaires de la parenté en 1949, soit cinq ans avant la publication de Tristes tropiques. Mais bon, je ne vous en fait pas le portrait plus amplement car cela me prendrait plusieurs jours.... Passons donc au livre lui même !

    Ce manifeste autobiographique tout à fait particulier est aujourd'hui considéré comme une sorte de classique de la littérature des science sociales modernes. Il a été ainsi réédité de nombreuse fois et est encore aujourd'hui très facilement trouvable en rayon ou commandable en librairie. Mon exemplaire, déniché à la Fnac au prix de 7,10 €, imprimé par les éditions pocket et faisant partie de la collection Terre humaine au format poche (même si que l'on soit bien clair : les 500 pages de texte l'empechent tout à fait de rentrer dans une poche) est encore aujourd'hui discretement glissé dans l'une des piles de livres de mon bureau que je relis souvent.

    Cette ouvrage très particulier d'éthnologie propose à mon sens un long voyage dans l'histoire de son auteur et dans celle de l'humanité. La première partie, intitulée "La fin des voyages" tout a fait paradoxale qui s'ouvre sur la citation aujourd'hui très célèbre "Je hais les voyages et les explorateurs. " ( dont le commentaire disponible dans les archives de l'INA est tout à fait interessant) fait débuter l'ouvrage sur l'histoire de Lévi-Strauss. Ainsi le livre retrace le parcours de son auteur : l'éducation, l'apprentissage de la philosophie, la découverte de l'éthnologie, le choix de l'éthnologie, le début des voyages, l'histoire de l'expedition au brésil de 1939, la théorisation de l'anthropologie structuraliste; Autant d'éléments singulier qui marquèrent la vie de cet homme hors du commun.

    Au delà de l'aspect autobiographique ce livre nous fait aussi voyager au brésil. On se plait à découvrir les quartiers de Rio, la ville de Sao Paulo, les camps des tribus amérindiennes, leurs coutumes, leurs habitudes, en somme tout cet autre-monde qui nous est plutôt inconnu de ce côté de l'Atlantique même encore aujourd'hui. 


    1 commentaire
  • Les longues nuits d’hiver, je les aime tant. On m’a d’ailleurs toujours trouvé étrange pour cela, après tout, n’est-ce pas pour la plupart des gens une période pendant laquelle il fait bon rentrer chez soi, se glisser sous quelques couvertures ou se réchauffer au coin du feu ? Je ne nierais pas le confort de ces activités là. Mais je leurs préfère l’exercice, l’exercice d’une autre formes de confort. Courir dans le sable sur la plage la nuit, en forêt. Un extraterrestre disent certains, moi je me plais plutôt à ne pas me définir, ce n’est pas ma faute si je suis tombé amoureux de toutes ces vaguelettes de sable parsemé d’épine de pins qui ondulent entre troncs et joncs dans nos landes… Souvent je me suis ainsi échappé nuit, jour, après-midi pour aller explorer les dunes, les landes, les forets alentours, glisser la main dans les bruyères, caresser l’écorce des pins, je me suis éloigné des villages alentours. C’est comme cela aussi qu’un soir j’ai rencontré la lune : un chute sur une racine, le gout du sable dans ma bouche, un mouvement de recul et je me retrouvais face au ciel, loin, bien loin de la pollution lumineuse de Paris, loin de la ville tout court.  Et, pourtant si proche, qui n’a jamais rêvasser devant ces jolies maisons du bord de mer ?
    A 12 ans, j’ai commencé la voile, je m’amusais beaucoup, je sortais la nuit en cachette la nuit, l’île aux oiseaux,  les maisons sur pilotis, les bancs de sable perdu au milieu de l’eau, et le jeu des reflets de lune sur l’eau. L’air marin, lui aussi, dans sa vivifiante fraicheur. C’était lui qui le jour nous envoyait les effluves d’huitres, de poisson, de grillades, ou des jolies baies d’arbousiers bien mûres -ah quelle délicate odeur- combiné au parfum lointain des mimosas et au senteurs de pins.
    Les aiguilles d'ailleurs qui comme autant de stores ajourés laissant traverser quelques rayons à travers leurs immenses parasols, et les écureuil qui parfois, s'amusait tout content à nous envoyer des pommes de pins en nous regardant courir le long de ces routes qui montent et qui descendent, véhiculaient aussi ces longs effluves. Les voisins d'en face, trois garçons, leur plateau de jeu d'échec et nos premières parties, les balades à vélos sur les piste cyclable parcourues par les renards, les observations d'oiseaux ... tout un tas d'instants... Patachou, les jolis gâteaux, le four qui ne fonctionnait plus beaucoup, Anita et Freddie les voisins du dessus, les chenilles processionnaires, la vieille maison de mon grand père, Christian, les maison, grille blanche au nouveau locataire chaque année, et la dernière réaménagée où l'on devait incessamment venir nous chercher, crapauds, marelles, phasmes et sauterelles....

    Tout ce qui rythmait la vie allées des écureuils …


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